trottoir de toi

Que sont à nos chemins les trottoirs trop étroits,
Qui contraignent le pied et bouleverse les choix?
J'aime à avancer le genoux de plein droit,
Sur les pavés perdus de la rue des mêmes pas.

Je ne craint pas l'assaut, encore moins le trépas,
Si d'aventure du promontoire je choie.
Et pourtant l'inconfort de devoir marcher droit
Est certain si arrive un quelconque aléa.

Que je croise un passant, qu'une goutte du toit
Tombe inopinément sur le bout de mes doigts
Je dois faire à mes pieds d'un brusque écart l'octroi
Car je suis, de l'allée, prisonnière parfois.

Je plie, rompt l'enjambée, achoppe à chaque fois;
Mais j'aime étonnamment la rectiligne voie
Aussi certaine qu'est ce sémillant émoi,
Si je la sais pouvant amener jusqu'à toi.

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