la jeune fille et la vie
De la jeune fille sous la mue de l'Aurore, Tu as choisis le nom parmi les Danaïdes. Tu as scellé d'un mot l'aria de son sort Redonné ses couleurs à cet être livide. D'Albâtre ou de carmin, tu ne sais plus choisir, Tant la frêle vestale a le teint malléable Que tu tendes la main, tu la feras rougir C'est le grain de sa peau, qui se veut agréable. De rives en rives, Patience qui n'attend point, Nargue tous les amants, fait palpiter le sein Et trouble d'incertitude les sourires ravis. L'un ne sait que faire, surseoir ou s'engager L'autre voit chavirer apparence et pensées, De quoi perdre, tous deux, sommeil et appétit.