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Affichage des articles du septembre, 2011

La méprise de Nana

J'ai crus voir sur l'huis l'âme de mon mignon, Qui venait follement piétiner mes amours Crachant à qui l'écoute le lait du giron Comme il est fort naïf, jeune on le croit balourd, J'ai commis la méprise de laisser genoux, Sous la tête rieuse de l'enfant pieux, Malheureuse étourdie, je frappais tout à coup, Le coeur qui aussitôt se libérait de dieu. Longtemps je l'ai laissé fureter dans mes jupes, Que dis-je, s’enivrer du bord de mes chevilles, Je le croyais nigot, peuh, il n'était pas dupe, Il savait que je ne suis pas des chastes filles. Un jour je crus pouvoir m'échapper de la fête, Mais l'affreux sottement me tenait le crachoir, Déjà j'étais découverte, et me trouvais bête, Je ne savais comment sinon le faire boire. J'eus bientôt à mon bras une bien ivre loque, Balbutiant des mots doux aux nombreux soupirants, Que j'avais, oublieuse, conviés en rentrant, Du théâtre où jouait mon mignon d'amerloque. Poin

musicale nocturne

Mardi neuf heures du soir, j'ai pris le train encore, Echaudée du voyage et rompue aux machines, Je rêve que les sièges meuvent leurs corps, et que leurs pieds arqués me chantent des comptines. Immobiles et pourtant je les vois se mouvoir, Tels des araignées en file dans le couloir, Leur silence est pesant, je préfère qu'ils piaillent, Que je rie avec eux, que je fasse ripaille. Point n'est drôle en effet, le trajet du retour, Esseulée sur mon siège, en peine de discours, J'aime à imaginer qu'ils dansent et se dandinent Rompant de leur ballet la nocturne routine. Il en va de ses jours où, aussi, fatigués, Ils s'épanchent à moi, aigrie de leur wagon, Partageant leur émoi de me voir épuisée, Ils défendent en chantant leur étrange lagon. Où je vois vase clos, où je pense prison, Ils s'octroient la folie d'y trouver poésie, Et tentent par leurs cris d'énoncer leur vision, Mais j'ai du mal ce soir à croire l’élégie. Fermant qu